Le Scrabble
Du chien au
Yéti et du coq à l’âne, les cubes de bois se dispersent en ligne brisées par la
réflexion, l’angoisse, l’impatience. Les cubes dansent, les lignes se croisent
et se mélangent. Les voyelles s’apparient avec les consonnes avant d’aller
valser entre elles.
Enfin, sort
de la matière des mots qui volent, ils se transforment au son de la voix en
chiffres couchés sur le papier. Une longue mesure, un beau, mot, un nombre.
Puis une rafale, les cornées de bois sifflent posant implacablement leur
orthographe impeccable sur le plateau.
Dans le sac,
les lettres attendent leur destin de mot. Soudain, un grondement, la panique,
le hasard : les lettres se cognent et se perdent pour être enlevés à leur
douce cachette. Manipulés, rudoyés, elles sont finalement précautionneusement
placées sur les cases. Quelques unes, perdues, orphelines cependant attendent
longtemps pour se ranger. Elles espèrent patiemment cette belle case rouge.
Elle semble inatteignable.
Voile, 36
plus tordrai 44, jan 13, vus 25, hellas, 28. Le sac est vide, les mots
entrelacés, les points additionnés et ce sentiment d’heureux dénouement fait
rire les touches de couleur encore libres.